PREPARATION RAID
Cette page de préparation est faite surtout pour les raids lointains, mais peut vous servir de base pour les raids France .
FONCTIONNEMENT DU GROUPE :
Il est éventuellement conseillé d’avoir, auparavant, participé à une rando de week-end, afin que nous fassions connaissance.
Pour partir deux semaines en petit comité (8 4x4) en milieu désertique, il est important, pour vous comme pour nous, que chaque participant soit dans le même état d’esprit que le reste du groupe.
Un petit groupe pour que tout le monde puisse se connaître et tisser des liens d’amitié, et afin de vivre la même aventure, de partager ensemble la magie du désert, mais aussi ses contraintes et ses galères. L’ambiance du raid ressemble à un groupe de copains en balade.
Nous évoluons en convoi, vous ne serez jamais livré à vous-même (contrairement aux raids au road-book). L’entraide, la convivialité et la bonne humeur seront toujours de mise.
Pendant le raid nous restons fidèle au fonctionnement rando, nous vivrons au rythme du soleil et d’une façon plutôt nomade. Il n’y a pas d’étape obligatoire à atteindre le soir, sauf exception pour atteindre un camping ou un gîte. Quand le soleil se couche nous cherchons un bivouac. Je gère la fin du périple en fonction du temps qu’il nous reste, en raccourcissant ou en rallongeant le parcours. Ce qui nous permet de prendre le temps si on le désire et d’avoir un rythme de roulage raisonnable. Le raid sera ponctué d’étapes en camping et gîte, à la bonne franquette, afin de profiter pleinement du désert .
Ceux qui le souhaitent, pourront s’essayer à la navigation au GPS en ouvrant la trace pour le convoi.
Pour les raids en Tunisie et au Maroc, un topo de préparation est accessible en cliquant sur le bouton « +de détails » en face de chaque raid, dans le calendrier.
MATERIELS :
CUISINE : gaz, popote, table, chaises
RESERVE D’EAU :
- Eau minérale : 3 à 4 litres par jour/personne (à acheter sur place) + eau pour la cuisine (à prévoir pour pâtes, riz, lyophilisés, thé, café,…)
- Eau non minérale : 20 litres minimum pour la toilette, vaisselle… + douche solaire 20L (permet environ 3 à 4 douches). Il existe un kit douchette électrique, qui se branche sur l’allume cigare ( environ 30€, équipement 4x4 et camping car + tente de douche (Décathlon 45€)
COUCHAGE : tente de toit, lit aménagé à l’intérieur du véhicule ou tente au sol + duvet pour les nuits fraiches.
Pour l'Islande ou pour ailleur éventuellement, tente spéciale 4x4 qui se met à l’arrière du véhicule et vous permet ainsi de cuisiner et manger à l’abri du vent et de la pluie (www.planetepleinair.com); d’autres modèles plus spacieux ou avec des options… www.ludospace.com ; www.randoequipement.com ; www.equipement-campingcar.com
VETEMENTS :
- Quelque soit votre destination, Europe ou Afrique du nord, et quelque soit la saison, ayez une tenue chaude et une tenue de pluie (il peut faire frais en été, de jour comme de nuit).
- vêtements légers et amples (prévoir t-shirt et sweat à manches longues pour les heures les plus chaudes de la journée, cela ralenti l’évaporation).
- Chaussures légères et chaussures cramponnées (montantes style pataugas). Il est très vivement déconseillé de marcher pieds nus ou en tong dans le désert.
- Chapeau, casquette, chèche, masque de ski (vent de sable), lunettes de soleil.
Il est conseillé de rester couvert même s’il fait chaud pour éviter, coups de soleil, insolation et déshydratation.
PHARMACIE : trousse 1er secours + vos médicaments et traitements habituels
Aspirine ou assimilé, anti-inflammatoire, anti-diarrhéique, crème solaire et pommade pour coups de soleil, vitamines, aspi-venin.
IMAGERIE : Appareils photos et vidéo, n'oubliez pas les cordons de connexion, PC, électrique (possibilité de visionner les photos et vidéos au bivouac le soir. Prévoyez une clé USB (au moins 64GO) pour échanger les photos entre participants.
MECANIQUE : La bonne préparation de votre voiture est primordiale pour le bon déroulement du raid. Toute panne mécanique stoppera le convoi, fera perdre du temps, peut poser des problèmes d’organisation et peut compromettre la faisabilité de la fin du parcours.
REVISION MECANIQUE :
Vidange moteur, ponts, filtre à air, huile, carburant.
Vérifier : durites, jeu de roulements, serrage boulons : supports moteur, radiateur, boite de vitesse et transfert, échappement. Arbre de transmissions, suspensions, amortisseurs, tirant de ponts, lames, rotules de direction.
PIECES DE RECHANGES : Courroies, croisillons, pompe à eau, kit embrayage(si plus de 100 000 kms), chambre à air, kit mèche, filtres ( au moins celui de carburant). Huile moteur, ponts, direction assistée, liquide de frein. Pour les véhicules à boite automatique : un démarreur de rechange ou faire réviser le votre s’il date un peu. Cela peut paraître excessif pour les pièces, mais cela permet de réparer sur place ou dans le garage le plus proche (s’ils n’ont pas les pièces en stock vous risquez d’être bloqué plusieurs jours ou d’avoir à faire venir les pièces par DHL. De plus elles serviront un jour ou l’autre. Vous pouvez éventuellement trouver un accord avec votre garagiste préféré afin qu’il vous avance les pièces souhaitées et au retour vous réglez uniquement celles consommées.
CAISSE A OUTILS : Votre caisse habituelle et éventuellement des outils spéciaux spécifiques à votre voiture. Ruban adhésif, dégrippant, pâte à tarauder, fusibles, colliers de différentes tailles, sangles à cliquets, boulons divers. Le compresseur et mano de pression d’air sont obligatoires.
PNEUMATIQUES : mixte ou mud
PLAQUES DE DESENSABLAGE : Plaques classiques ou rouleau de moquette (deux minimum), 2 pelles, sangles statiques et kinétiques, manilles, gants
EXTINCTEUR : obligatoire
CHARGEMENT : Ne prenez que le nécessaire, ne surchargez pas votre voiture, surtout si vous avez une suspension d’origine (risque de talonnage : désagréable à conduire, affaibli la qualité de résistance de la suspension et diminue ses possibilités en franchissement). Montez éventuellement des amortisseurs renforcés ou progressifs.
Les amortisseurs d’origine sont en principe efficaces en moyenne jusqu’à 50 000 kms, s’ils n’ont pas fait trop de piste, après ils deviennent « pompe à vélo » et votre auto se transforme en kangourou avec le pare choc arrière qui frôle le sol à chaque saut pour le moindre gravillon (déjà vu) !!
Le poids est l’ennemi de votre voiture, plus elle est lourde, plus elle aura du mal à monter les dunes, plus elle se posera facilement et plus elle sera difficile à sortir. Le chargement doit être bien arrimé, les objets lourds doivent être situés le plus bas possible Si vous prenez une galerie, n’y stockez que des objets légers, elle doit être de bonne qualité et être très bien fixée (voir contre écrou) (j’ai déjà vu des galeries se désintégrer après avoir fait un peu de tôle ondulée).
CONSIGNE DE SECURITE :
SUR ROUTE :
Déplacement en convoi en semi tiroir, attendre à chaque carrefour la voiture que vous précédez, vous en êtes responsable. Essayez de rester groupés (si vous la perdez, arrêtez vous et signalez le à la CB ou par téléphone)
Si vous êtes perdu, retournez au dernier carrefour sûr, lancer un appel à la CB ou par téléphone, et attendre que l’on vous récupère ou l’on vous donne une direction.
Attention à la circulation, nous ne sommes pas seul sur les routes !!
Attention à la traversé des villages et hameaux, il y a beaucoup d’enfants
SUR PISTE ET HORS PISTE : mêmes consignes que sur route
Toujours rester à vue sans s’éloigner (200 à 300 m)
Ne pas stationner derrière le sommet d’une dune ou le signaler rapidement
Pour les arrêts de progression s’arrêter de préférence en haut de la dune dans le sens de la descente, dans une pente ou sur un plat (à condition que le sable ne soit pas trop mou) qui vous laisse suffisamment de prise d’élan pour la dune suivante
Si vous êtes planté ou avez des problèmes signalez rapidement (CB, appel de phares, monter en haut de la dune et faire des signes) au milieu des dunes on peut rapidement se retrouver isolé du reste du groupe
Utilisez des gants pour manier sangle, câble, plaques
Ayez un rythme de roulage adapté à la piste et à votre véhicule. Pensez que malgré une bonne préparation votre voiture n’a rien à voir avec une voiture du Dakar. Il n’y a pas d’équipe d’assistance qui vous attend le soir au bivouac pour reconstruire votre voiture.
Le bon déroulement du raid dépend de la bonne cohésion du groupe, chaque équipage est responsable de la bonne marche du groupe, il doit surveiller la voiture qu’il précède (voire les voitures autour en hors piste) être solidaire et aider aux déplantages. Le convoi avance grâce au groupe : plus il est efficace et moins on perd de temps.
De manière générale toujours rester calme, réfléchir avant d’agir, faire les choses calmement, éviter de "courir" par 40°, sans ombre on est très vite exténué.
UN PEU DE TECHNIQUE :
La conduite dans les dunes n’est pas compliquée. C’est la même que sur terrain glissant : montée grasse, enneigée, pierres roulantes, terrain meuble. Il ne faut pas compter ni sur le couple, ni sur la puissance, il faut monter à l’inertie.
Pour aborder une dune il faut :
Anticiper la trajectoire à prendre : la moins pentue, la plus droite possible, la plus à plat (évitez les devers et les croisements de pont), évitez les marches de plus de 50 cm ( dunes cassées à la montée ).
Calculez votre vitesse en fonction des éléments précédents et prévoir le rapport à engager, 2ème ou 3ème voire 4ème . Vitesse courte pour les dunes du Maroc et nord Tunisie. Vitesse longue pour le sud Tunisie et la Lybie. Et dans tous les cas vitesses courtes pour les déplantages.
Profitez de la descente pour prendre votre élan en sachant qu’il faut déjà avoir sa vitesse de croisière en attaquant la partie la plus pentue de la dune.
Conservez un régime suffisant pour que le moteur ne se couche pas et laissez monter la voiture.
Evitez de faire patiner les roues durant la montée en relâchant légèrement l’accélérateur (dés que ça patine, il y a moins de grip, ça avance moins, les pneus ont tendance à creuser et à ralentir la voiture. Si on insiste c’est le plantage assuré).
Si le terrain vous oblige à faire des virages, agrandissez vos courbes (plus vous braquez plus les roues sont en travers, plus elles creusent le sable et freinent la voiture, surtout si vous accélérez trop. Le véhicule à tendance à tirer droit, surtout si vous essayez de monter en devers ).Servez vous des mouvements du terrain pour reprendre de la vitesse (replat, légère descente, virage relevé).
Quand vous arrivez au sommet de la dune, ralentissez de façon à ne pas faire décoller le véhicule, mais gardez suffisamment de vitesse pour permettre aux roues avant de passer la crête. Laissez mourir la voiture au sommet en finissant au couple. Evitez de piler pour ne pas vous enterrer.
Au passage de crête, pilote et co-pilote doivent regarder sur les côtés pour observer l’autre versant de la dune, afin de voir si le passage est libre ou possible.
S’arrêter une fois que les roues arrières sont plus hautes que celles de devant.
Observez la descente puis prévoir la trajectoire de la dune suivante.
Si vous sentez que ça ne monte pas , n’insistez pas, arrêtez vous, redescendez avec précaution en marche arrière et essayez de remonter la dune précédente le plus haut possible toujours en marche arrière. Ou trouvez une autre possibilité de prise d’élan.
Pourquoi ça ne monte pas ?
Mauvaise trajectoire : montée trop longue, trop raide, devers, croisement de pont, trop sinueux ou roues trop braquées (ne pas hésiter à contrôler la direction de vos roues avant et surtout après avoir manœuvré).
Manque de vitesse : Rapport trop court, pas assez d’élan ; le moteur se couche : rapport trop long, pas assez de régime moteur ou pas assez d’inertie ; les roues patinent : trop de puissance ou pas assez d’inertie.
Lors des passages difficiles, prenez le temps d’observer le terrain de façon à repérer les endroits délicats, pour pouvoir adopter la technique adéquate.
Si vous devez vous y reprendre à plusieurs fois, essayez de rester zen, plus vous vous énerverez, moins vous serez attentif, et plus vous ferez d’erreurs.
Si vous sentez votre pression intérieure monter, arrêtez vous et prenez une minute pour reprendre vos esprits.
A ce propos quelques informations sur la saharite (à lire attentivement par l’ensemble de l’équipage).
La saharite est une indisposition passagère typiquement saharienne. Elle intervient au fur et à mesure que l’on s’éloigne de la civilisation et surtout en hors piste ou l’on évolue au milieu de nul part dans des endroits avec peu ou pas de repères visuels, et avancer sans voir l’objectif à atteindre. Cette absence de repère peut être très angoissante pour certain. On se sent tout petit au milieu de cette immensité et on prend conscience que tout incident mécanique ou de santé peu prendre des proportions bien différentes et problématiques que chez nous, et que l’on ne peut compter que sur soi et sur le groupe. De plus avec la chaleur accablante et inhabituelle, l’accumulation de la fatigue, la tension nerveuse due aux conditions de franchissements délicats ; et plantages à répétition ont tendance à exacerber un petit peu l’irritabilité et les susceptibilités. Le moindre grain de sable peut faire apparaître bons nombres de jurons et paroles irréfléchies que l’on regrette tout de suite. Heureusement la saharite tend à disparaître le soir ou l’on entend le doux tintement des bouteilles d'apéritif arrivant sur les tables. Le remède : une bonne dose de bonne humeur et d’humour, matin, midi et soir …
Plus sérieusement, il faut seulement avoir en tête que voyager dans le désert ne se fait pas à la légère. C’est là que la notion de bonne préparation prend tout son sens pour minimiser les problèmes. On est tous là pour se faire plaisir, et du plaisir vous en aurez, surtout après avoir fait vos premières traces hors piste, ou vous serez envahi par une sensation jubilatoire de liberté que vous n’avez peut être jamais ressenti auparavant.
Il faut cependant rester raisonnable, humble et prudent, on peut jouer dans le désert, mais on ne joue pas avec le désert. La liberté dans le désert est à cette condition.
Bonne préparation et bon raid.